BAUGÉ EN ANJOU
Apothicairerie
Présentation
Entre la Loire et le Loir s’étend le Baugeois, pays verdoyant de l’Anjou, berceau de l’histoire où les bâtiments construits en tuffeau règnent en maître. Dans ce pays se situe Baugé, petite bourgade d’environ 3600 habitants. Le château du XVème siècle, le seul construit par le bon roi René, duc d’Anjou, comte de Provence, duc de Bar, duc de Lorraine, roi effectif de Naples, titulaire de Sicile et roi nominal de Jérusalem se dresse toujours fièrement au milieu de la ville, rappelant que ce monarque éclairé fut l’un des esprits les plus cultivés de son temps et un mécène éclairé qui protégea Nicolas de Froment, peintre du fameux Buisson Ardent d’Aix.
Outre ce château, cette petite ville comporte au moins 120 immeubles remarquables, conserve un morceau de la vraie croix du Christ et abrite un Hôtel Dieu du XVIIème siècle avec son apothicairerie et sa chapelle
L’Hôtel-Dieu
Après 350 ans d’activités hospitalières, l’hôtel-Dieu de Baugé, a rouvert ses portes il y a quelques années pour un voyage intitulé « des soins du corps au soin des âmes ». La visite retrace l’organisation des soins dans un hôpital du XVIIe au XIXe siècle. Les collections exposées sont réparties dans la grande salle des malades, la chapelle et l’ancien réfectoire, mais c'est surtout l’apothicairerie dont la réputation dépasse les limites du Baugeois, qui mérite une visite approfondie.
La fondation de cet hôpital est l’œuvre de deux femmes. Marthe de la Beausse, la fondatrice, qui commence les travaux du futur hôpital en 1639, mais les dons manquèrent pour voir son œuvre se réaliser. Anne de Melun, la bienfaitrice, issue d’une grande famille provenant de la région du Hainaut décide de venir en aide à Marthe en finançant les travaux. Ainsi, à la fin de l’année 1650, l’hôtel-Dieu peut accueillir des malades sous la bienveillance des hospitalières de Saint Joseph de La Flèche.
Aujourd’hui, les bâtiments ont conservé leur disposition d’origine, avec la chapelle, les salles des malades et l’apothicairerie.
L’apothicairerie
Légué par Anne de Melun, ce joyau de la pharmacopée de l’époque, parfaitement conservé, nous fait revivre l’ambiance qui régnait en ces lieux. Equipée vers 1675, cette officine hospitalière était encore en activité dans les années 1940. Plus de 650 objets gravitent autour de nous dont plus de 140 silènes, boîtes cylindriques en châtaignier servant à la conservation de drogues. Pièces rares, ces boîtes sont peintes de feuillages et de fleurs qui entourent un cartouche désignant le nom du simple.
Dans la partie supérieure, des faïences provenant de Nevers, Baugé se situant prés de la Loire, trônent sur les étagères en chêne de style Louis XIII.On découvre aussi une alternance d'une rangée de chevrettes avec une rangée de pots canon. Cette concentration de pots nous permet d’apprécier les évolutions de styles et de formes de ces productions nivernaises des XVIIe et XVIIIe siècles. Cinq dressoirs torsadés en noyer, essence abondante dans cette région, accueillent piluliers en faïence et en verre. Cette pharmacie possède également un ensemble de faïences des XVe et XVIe siècles, dont des productions lyonnaises aux décors floraux et géométriques qui ajoutent une note de couleur à l’ensemble.
Le plafond étoilé aux moulurations peintes en faux marbre peut nous faire penser que ce lieu fut l’antre d’un alchimiste. En réponse à cette voûte étoilée, le parquet versaillais arbore une marqueterie représentant un soleil en son centre.
Entré dans ce lieu, l’œil ne sait plus où se poser tant les objets et les décorations abondent ; incontestablement, le cadre est baroque. Si la pharmacie a conservé tous ces contenants de l’époque, elle possède également le contenu de certains. Toutes les boîtes sont toujours remplies de plantes, de minéraux et d’ustensiles servant aux préparations. On peut ainsi voir dans certain pilulier en verre, du sang de bouc, de la poudre de cloportes, des saphirs ou des bézoards…
L’exposition
Dans la grande salle des femmes, les conditions d’hospitalisation de l’Ancien Régime sont évoquées : pharmacopée, médecine et vie dans un Hôtel-Dieu ainsi que le rôle des congrégations religieuses. Des ouvrages de Lémery, Charas ou Jean de Renou sont exposés. Pour mieux apprécier cet univers, une reconstitution de lits à baldaquins, du mobilier et des objets du quotidien sont mis en scène dans cette vaste salle. Des gravures et des photographies illustrent les propos. Enfin, une présentation des fondatrices permet de découvrir des objets personnels de l’une d’entre-elles, Anne de Melun, dont une paire de miroirs sertis d’or et d’écailles de tortue.
A l’extrémité de cette vaste salle, deux grandes baies par lesquelles les malades pouvaient assister aux offices laissent entrevoir le retable richement sculpté et lumineux de la chapelle.
Cette chapelle surprend par la hauteur de son plafond à caissons en chêne et par l’imposant retable baroque. Deux grandes colonnes en faux marbre supportent le baldaquin où domine en son centre une huile sur toile de Théodore Boeyermans, disciple de Van Dyck. Le maître autel aux niches et aux colonnes torses dorées à la feuille d’or devait rayonner de lumière dans la salle des malades lors des offices religieux. La configuration à double chœur de cette chapelle permettait d’accueillir des laïcs et les religieuses en les séparant par une grille.
Le chœur des religieuses présente une double rangée de stalles, le tout rehaussé de boiseries de style versaillais. La présence du noyer dans cet ensemble donne une impression de chaleur et de réconfort. On aperçoit au centre de la voûte en lambris un trompe l’œil représentant la descente du Saint-Esprit symbolisé par une colombe. Le chœur des religieuses ouvre ses portes sur les bâtiments conventuels pour continuer la visite dans la salle du chapitre et le réfectoire des religieuses. Un aménagement des jardins du cloître et un jardin des simples termine la visite et redonne à ce lieu toutes ses lettres de noblesse.
Galerie photos
Nous trouver
BAUGÉ EN ANJOU
Château et apothicairerie de Baugé
49150 - BAUGÉ
Tél : 02 41 84 00 74
Email : [email protected]
Informations pratiques
Prix :
De 3 à 7 euros
Billeterie au au château et à l'apothicairerie
Parking gratuit devant le château et dans la cour de l'Hôtel-Dieu
Horaires :
Départs des visites à l'Hôtel-Dieu pour l'Apothicairerie
Vacances de février : du mercredi au dimanche toutes les heures de 14h à 18h
A partir des vacances de Pâques jusqu'au 14 juin : tous les jours 14h-15h-16h-17h
Du 15 juin à la rentrée scolaire : tous les jours 10h-11h-14h-15h-16h-17h
Du 7 septembre au 1er novembre : tous les jours 14h 15h 16h 17h
Attention! Les horaires peuvent êtres modifiés au dernier moment au cours de la journée.
Les groupes (+ de 20 personnes) sont reçus toute l'année sur réservation.