LESSINES (BELGIQUE)
Hôtel-Dieu Notre-Dame à la Rose
L’Hôpital Notre-Dame à la Rose :
L’Hôtel-Dieu de Lessines a été fondé en 1242 par Alix de Rosoit, suite à la mort de son époux, Arnould IV d’Audenarde. Celui-ci avait laissé, comme de coutume, une somme conséquente aux pauvres et à l’Eglise, argent qui servait à racheter les péchés et qui visait à s’assurer une place au paradis. Proche de la cour de Flandre, car Arnould était grand bailli et conseiller personnel de la comtesse, Alix a certainement été influencée par les multiples créations d’hôpitaux émanant des membres de celle-ci. S’il ne fallait citer qu’un exemple, prenons celui, bien connu, de l’Hospice Comtesse à Lille, fondé par Jeanne de Constantinople en 1236.
Le fonctionnement de l’Hôpital à Lessines est assuré au départ par une communauté mixte instaurée par l’évêque de Cambrai, mais dès le 15e siècle, ce sont uniquement des sœurs augustines qui occupent le site et accueillent un nombre assez limité de pauvres malades (environ 12 au 13e siècle, 30 à la fin du 18e siècle).
Des bâtiments du Moyen Age, il ne subsiste plus rien, si ce n’est certaines fondations. Le quadrilatère que l’on peut admirer aujourd’hui date des 17e et 18e siècles. L’ensemble architectural est très harmonieux, malgré les décennies qui séparent les différentes phases de chantier : un cloître en style gothique tardif et des façades en style hainuyer, caractérisé par des briques rouges et des bandeaux de pierre bleue.
La spécificité de l’Hôpital de Lessines est son extraordinaire cohérence et intégrité. En effet, la plus grande partie de la structure autarcique est conservée : la ferme, la glacière, le jardin de plantes médicinales (ancien cimetière), les bâtiments de la distillerie. Au-delà de ça, le mobilier, les œuvres d’art, l’orfèvrerie de la Communauté sont conservés in situ depuis la fin du 16e siècle et, pour couronner le tout, un fonds d’archives très riche permet de se documenter sur la vie et le fonctionnement de l’Hôpital du 13e siècle jusqu’à sa fermeture en… 1980.
L’apothicairerie
La première mention d’une « salle pharmasière » installée dans le bâtiment remonte à 1750, mais il est plus que probable que ce local ait vu le jour quelques décennies auparavant. Cette salle est située à proximité immédiate de l’infirmerie où les sœurs malades ou mourantes reposaient. Très concrètement, il s’agit d’un fond de corridor, assez exigu. Les descriptions de la pièce faites à la Révolution indiquent la présence de deux armoires de huit étages qui se font face et qui abritent 183 bouteilles et pots « les uns remplis, les autres à moitié et les autres vuides, étiquettés suivant les drogues qu’elles contiennent"( 1 ). Il y a aussi des tiroirs contenant des herbes et racines médicinales et un tamis ainsi qu’une balance avec ses poids.
Les meubles de pharmacie exposés ne sont pas aussi anciens. Ils datent de la fin du 19e siècle et sont faits dans un bois très commun (pin ?), recouvert d’un vernis brun foncé. Les tiroirs situés dans la partie inférieure comportent les noms des simples qu’ils contiennent peints sur leur face. Les pots qui figurent dans la partie supérieure, vitrée, sont en grande partie des acquisitions faites récemment par le musée et datés des 18e, 19e et 20e siècles. Deux salles supplémentaires ont été aménagées récemment pour traiter de la thématique de la fabrication des médicaments : l’une consacrée à la thériaque et aux différents ustensiles utilisés (boule pour mélanger les ingrédients, piluliers, moules à suppositoires, ouvrages anciens de pharmacie (Baumé, Charas, Lemery), etc.) et l’autre consacrée à un médicament inventé à Lessines à la toute fin du 19e siècle : l’Helkiase. Il s’agit d’un antiseptique à usage cutané dont le procédé de fabrication a été retrouvé il y a peu et qui était à base de… bichlorure de mercure.
Vendredi Saint
Pour la 539ème fois, le vendredi 18 avril prochain, la Procession des pénitents noirs de Lessines déambulera dans les rues de la cité du porphyre à la seule lueur des torches ardentes et au son du roulement sourd des tambours et de l’aigre bruit des crécelles.
Par la même occasion, l’Hôpital Notre-Dame à la Rose sera accessible pour des visites de 14h à 23h. Une visite guidée en français est prévue à 15h et des audioguides seront disponibles pour des visites libres toute l’après-midi et la soirée.
( 1 ) HNDR, X, 2 Administration des biens, Etat des biens, Etat des biens dressé par l’administration révolutionnaire, 23 vendémiaire de l’an VI
Galerie photos
Nous trouver
LESSINES (Belgique)
Place Alix de Rosoit
7860 - LESSINES (BELGIQUE)
Tél : +32 68 33 24 03
Email : [email protected]
Informations pratiques
Prix :
de 3,50€ à 8,50€ suivant les réductions pour les individuels
Gratuité le premier dimanche de chaque mois.
Horaires :
Horaires : pour les individuels, le musée est ouvert de mars à novembre les week-ends et jours fériés de 14h à 18h30 (dernier ticket à17h45) et, en juillet et août, tous les jours sauf le lundi aux mêmes horaires. Visite guidée, tous les jours où nous sommes ouverts à 15 h ou audioguide dès 14h ou QR-code via votre Smartphone. Pour les groupes, musée ouvert toute l’année de 9h à 18h30, sur réservation.
Une visite spéciale autour des plantes médicinales est proposée en collaboration avec La Grange à Ellezelles.