Pots canon, chevrette, pots empire monochromes ou polychromes, mortiers de bronze… sont cérémonieusement alignés sur les étagères de bois, rangés là depuis 1786, « in situ », dans ses boiseries et son style Louis XVI d'origine. Nous sommes, ici, dans l'une des vingt-deux plus belles apothicaireries de France, en même temps qu'un véritable joyau niché au cœur de l'hôpital.

Cette remarquable collection de pots d'apothicaires compte pas moins de cent vingt-deux pièces en faïence de Moustiers du XVIIIe siècle, soixante-deux pots Empire et quarante-deux Albarelli. Le tout est évidemment classé. Francis Falcou et les Amis de Castelnaudary et du Lauragais, l'association qu'il préside, ouvrent régulièrement ce lieu d'un autre temps pour des visites guidées. Sang-de-dragon, benjoin en larmes, miel de Narbonne, camphre, huile de vers de terre, ciguë même et vitriols et autres onguents, baumes ou préparations… Les inscriptions donnent une idée aux savants initiés des maux que l'on soignait avec leur contenu. « L'intérêt de cette collection est double, pointe M. Falcou. Il est artistique car nous voyons l'évolution des couleurs de grand feu (qui cuisent en même temps que l'émail) à petit feu qui consiste à poser les couleurs sur un émail déjà cuit ; un intérêt documentaire à la lecture des inscriptions ».